Jean-Jacques Busino

Né à Genève de parents italiens. Il amorce sa carrière littéraire en 1993 avec la publication de Un café, une cigarette, aux Editions Rivages.
Ses romans noirs, par leur lucidité, leur analyse des pouvoirs et du cynisme généralisé, leur capacité à entrevoir la beauté dans les cloaques du monde, ont souvent été rapprochés de ceux de Jim Thomson ou de Robin Cook.
En 2022 il publie Le ciel se couvre chez BSN édition.

 

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La quête de l'espadon (extrait)

« Mon île, ça pourrait être Ushuaïa ou Sainte-Hélène. Vu d’en haut, c’est un tapis de bicoques en Lego. Le rouge-triomphe et le bleu-nation claquent dans l’œil comme un verre d’alcool dans un estomac vide. La maison familiale, aujourd’hui blanc-crème, est au milieu du village. Quatre cubes l’un par-dessus l’autre, cave, rez-de-chaussée, chambre à coucher-jumelée salle de bain, grenier. À l’extérieur, balcon de bois rogné par les hivers, va-et-vient orphelin de lessive, niche à oiseaux déserte clouée à la cime d’un reste de tronc avec sur le pignon, suivant le temps, un goéland. Moi, je vis à l’autre bout du village, avec ma femme.

 Ma femme, c’est une bombarde. Je ne l’ai pas choisie pour ça mais si je l’avais rencontrée au blind test du bistrot, oui, ronfler aurait fait partie de mes critères de sélection. Je triche un peu. À l’époque où nous avons fait connaissance, je ne savais pas que son vrombissement nasal me serait la plus douce des caresses. C’est au fur et à mesure de nos sommeils partagés que je me suis rendu à l’évidence : ses ronflements étaient mon bien le plus précieux. (…) »

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La quête de l'espadon (extrait)
dessin Silvain Monney
dessin: Silvain Monney

La quête de l’espadon fait partie d’une collection exceptionnelle, Les Voyages immobiles, illustrée par Silvain Monney.
Une série de Leporello, 17 volets, 8 plis croisés, format 110 x 220 mm. Il est imprimé en sérigraphie à 500 ex. numérotés sur papier Gmund Hanf 120 g/m². La couverture est imprimée sur carton gris qualité relieur 950 g/m² sur presse typographique et en sérigraphie. La finition, le pliage et la reliure sont réalisés artisanalement par l’atelier Gschwend Rhyn.

photo Francis Traunig
Les dessins de Silvain Monney sont tirés de ses « papiers découpés », à retrouver sur son site personnel

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