Die Regel
Gianna Olinda Cadonau
Tim ou le récit angoissant d’une obsession: compter des objets sur le chemin de l’école: les bouches d’égout, les boîtes aux lettres et les parcmètres. Une règle compulsive qu’un rien suffit à dérégler.
CHF 26,00
Die Angst / La peur / La paura
Una lettura poetica del mondo delle emozioni. Racconti in italiano, tedesco e francese, tradotti in ciascuna delle altre lingue. 3 voci. 5 artisti.
Une lecture poétique de l’univers des émotions. Des nouvelles en italien, en allemand et en français, traduitent dans chacune des autres langues.
3 voix. 5 artistes.
Eine poetische Lektüre über die Welt der Emotionen. Kurzgeschichten auf Italienisch, Deutsch und Französisch mit Übersetzungen in die jeweils andere Sprache. 3 Stimmen. 5 Künstlerinnen und Künstler.
Die Regel
Dass Tim die Gullys zählt, wissen die anderen nicht. Sie gehen immer schon vor ihm nach Hause, dafür sorgt er. Heute steht Tim am Rand des Schulhofs bei den Kastanien. Er schaut den anderen ins Gesicht, nur kurz, er muss sicher sein, dass sie ihn ansehen. Er hält den Regenwurm ein bisschen höher, bevor er langsam zudrückt. Erst jetzt windet sich der Wurm, neigt den Kopf in Richtung der Finger, als wollte er Tim beissen. Es dauert ein paar Sekunden, bis der Wurm tot ist. Er weiss nicht, wie lange genau. Das, diese Sekunden, zählt Tim nie, stattdessen konzentriert er sich auf die Hitze, sie peitscht aus seiner Brust durch den Hals hinauf in seinen Kopf, die Zeit dehnt sich ein bisschen aus. Das ist das Wichtige, nicht die Sekunden, bis der Wurms tot ist.
Danach, auf dem Heimweg, sind es nicht mehr nur die Gullys. Inzwischen muss Tim auch die Briefkästen und die Parkuhren zählen. Aber noch steht er auf dem Schulhof. Den toten Wurm wirft er vor sich auf den Boden. Die Jungen schnauben oder grinsen schief, keiner sagt etwas. Die Mädchen zucken gelangweilt die Schultern und gehen weg. Die Jungen folgen ihnen.
Eine Weile noch betrachtet Tim den Wurm. Als der Platz leer ist, nimmt er seinen Ranzen und läuft dem Rand des Schulhofs entlang zum Tor. Da sind schon zwei Gullys, einer an der Ecke und kurz vor dem Tor der nächste. Er tritt fest auf die metallenen Stäbe, eins, zwei, geht durch das Tor und wechselt die Strassenseite. Kurz vor der Bushaltestelle kommt der dritte Gully. Da steht auch der erste Briefkasten. Tim zählt, drei und eins. Ab jetzt wird es ein bisschen kompliziert. Er darf sich nicht verzählen. Er geht langsam weiter, die Strasse hoch Richtung Hauptstrasse, wo die Geschäfte sind und vier weitere Gullys, ein Briefkasten und zwei Parkuhren. Letztere stehen nah beieinander, das ist gut.
(...)
La règle
Que Tim compte les bouches d'égout, les autres ne savent pas. Ils marchent toujours devant en rentrant à la maison, il y veille. Aujourd'hui, Tim est d’un côté de la cour de l’école, près des marronniers. Il regarde les autres en face, juste un instant, il doit être certain qu'ils le regardent. Il tient le ver de terre un peu plus haut avant de le presser lentement. Ce n'est qu’alors que le ver se tortille, penche la tête en direction des doigts, comme s'il voulait mordre Tim. Quelques secondes à peine et le ver est mort. Il ne sait pas combien de temps exactement. Cela, les secondes, Tim ne les compte jamais, il se concentre plutôt sur la chaleur, elle fouette sa poitrine, remonte le long de son cou jusqu'à sa tête, le temps s'étire un peu. C'est cela l’important, pas les secondes jusqu'à la mort du ver.
Ensuite, sur le chemin du retour, ce ne sont plus seulement les bouches d'égout. En même temps, Tim doit aussi compter les boîtes aux lettres et les parcmètres. Mais il est encore dans la cour de l'école. Il jette le ver mort sur le sol à ses pieds. Les garçons reniflent ou ont le sourire en coin, personne ne dit rien. Les filles haussent les épaules d'ennui et s'éloignent. Les garçons les suivent.
Tim observe encore le ver de terre un instant. Quand la place est vide, il prend son cartable et longe la cour jusqu'au portail. Il y a déjà deux bouches d'égout, l'une dans un angle, l’autre juste avant la porte. Il marche fermement sur les barreaux de métal, un, deux, traverse le portail et passe de l’autre côté de la rue. Juste avant l'arrêt de bus, la troisième bouche d'égout arrive. C'est là aussi que se trouve la première boîte aux lettres. Tim compte, trois et un. À partir de là, ça devient un peu compliqué. Il ne doit pas se tromper dans le décompte. Il continue à marcher lentement, remonte la ruelle en direction de la rue principale, où se trouvent les magasins et quatre autres bouches d'égout, une boîte aux lettres et deux parcmètres. Ces derniers sont proches les uns des autres, c'est bien.
(...)
La regola
Che Tim conta i tombini, gli altri non lo sanno. Tim fa sì che vadano sempre a casa prima di lui. Oggi Tim se ne sta sul bordo del cortile della scuola, vicino ai castagni d’India. Fissa gli altri con lo sguardo, solo un attimo, deve assicurarsi che lo guardino. Tiene il lombrico un po’ più in alto, prima di premere lentamente. Solo a quel punto il vermetto si contorce, inclina la testa verso il dito, quasi volesse mordere Tim. Ci vogliono alcuni secondi prima che muoia. Quanto tempo esattamente, non lo sa. È una cosa, i secondi, che Tim non conta mai; si concentra invece sul calore che dal petto gli sale in testa attraversando la gola a sferzate, il tempo si dilata un poco. L’importante è questo, non i secondi finché il verme muore.
Dopo, quando va a casa, non ci sono più soltanto i tombini. Ormai Tim deve contare anche le buche delle lettere e i parcometri. Ma per ora è ancora nel cortile della scuola. Il lombrico morto, lo butta per terra davanti a sé. I ragazzi sbuffano o ridacchiano, nessuno dice nulla. Le ragazze, annoiate, fanno spallucce e se ne vanno. I ragazzi le seguono.
Tim osserva ancora per un attimo il verme. Dopo che tutti se ne sono andati, prende la cartella e si muove lungo il bordo del cortile in direzione del cancello. Lì ci sono già due tombini, uno all’angolo, l’altro poco prima del cancello. Ne calca con forza le sbarre metalliche, uno, due, supera il cancello e passa sull’altro lato della strada. Poco prima della fermata del bus arriva il terzo tombino. E lì c’è anche la prima buca delle lettere. Tim conta, tre e uno. Da qui in poi la faccenda comincia a complicarsi. Non può sbagliare a contare. Procede piano, risalendo la via verso la strada principale, dove ci sono i negozi e altri quattro tombini, una buca delle lettere e due parcometri. Quest’ultimi sono vicini l’uno all’altro, il che è buono.
(...)
Gianna Olinda Cadonau
Geboren 1983 in Goa, wurde von einem Lehrerehepaar in Scuol aufgezogen. Sie studierte Internationale Beziehungen in Genf und Kulturmanagement in Winterthur. Aktuell arbeitet sie bei Lia Rumantscha für Kulturförderung. Studer/Ganz-Preis 2022. Ihr erster Roman Feuerlilie wurde im September 2023 veröffentlicht.
Née en 1983 à Goa, elle a été élevée par un couple d'enseignants à Scuol. Etudes en relations internationales à Genève et gestion culturelle à Winterthur. Elle travaille actuellement à la promotion culturelle de la Lia Rumantscha. Prix Studer/Ganz 2022. Son premier roman, Feuerlilie, a été publié en septembre 2023.
Nata nel 1983 a Goa, è stata cresciuta da una coppia di insegnanti a Scuol. Ha studiato relazioni internazionali a Ginevra e gestione culturale a Winterthur. Attualmente lavora nella promozione culturale per la Lia Rumantscha. Premio Studer/Ganz 2022. Il suo primo romanzo, Feuerlilie, è stato pubblicato nel settembre 2023.
Hélia Aluai
Hélia Aluai ha studiato belle arti a Porto. Ha insegnato disegno ed è stata membro del laboratorio di cinema d'animazione di CINANIMA. Nel 2023 è stata invitata a far parte della giuria. Ha inoltre conseguito un Master in architettura presso l'ESAP nel 2014. Attualmente vive a Losanna e si dedica all'illustrazione.
Hélia Aluai a étudié les beaux-arts à Porto. Elle a enseigné le dessin et a été membre de l'atelier de cinéma d'animation du CINANIMA. En 2023, elle a été invitée à rejoindre le jury. Elle a également obtenu un Master en architecture à l'ESAP en 2014. Actuellement basée à Lausanne, elle se consacre à l'illustration.
Hélia Aluai hat in Porto Kunst studiert. Sie unterrichtete Zeichnen und war Mitglied des Animationsfilm-Workshops von CINANIMA. Im Jahr 2023 wurde sie eingeladen, der Jury beizutreten. Außerdem erwarb sie 2014 einen Master in Architektur an der ESAP. Derzeit lebt sie in Lausanne und widmet sich der Illustration.
Laurence Crevoisier
Si è diplomata alla Haute École de Musique de Lausanne in violino. Ha una carriera poliedrica che comprende l'esecuzione, l'insegnamento e la composizione. È stata violista del quartetto Barbouze de chez Fior dal 2010 al 2017, vincendo il Prix Musique de la Fondation Vaudoise pour la Culture nel 2015. Appassionata di musica indiana, esplora nuovi generi musicali e tessiture sonore.
Diplômée de la Haute École de Musique de Lausanne en violon. Elle mène une carrière polyvalente entre interprétation, enseignement et composition. Elle a été altiste du quatuor Barbouze de chez Fior de 2010 à 2017, remportant le Prix Musique de la Fondation Vaudoise pour la Culture en 2015. Passionnée de musique indienne, elle explore de nouveaux genres musicaux et de textures sonores.
Absolventin der Haute École de Musique de Lausanne im Fach Violine. Sie verfolgt eine vielseitige Karriere zwischen Interpretation, Unterricht und Komposition. Von 2010 bis 2017 war sie Bratschistin des Barbouze-Quartetts von chez Fior und gewann 2015 den Prix Musique der Fondation Vaudoise pour la Culture. Als leidenschaftliche Anhängerin der indischen Musik erforscht sie neue Musikrichtungen und Klangtexturen.
Impressum
Cet origami littéraire fait partie de la collection
Les Polyphoniques / Die Polyphonischen / Le Polifoniche
Tirage 400 ex.
Format du livre origami 440 x 720 mm (déplié)
32 volets recto/verso 110 x 180 mm
8 plis croisés
Papier Munken Pure Raugh, 90 gr/m2
Format de couverture 440 x 200 mm
Papier Munken Pure Raugh, 300 g/m²
Impression offset par l’atelier Cricprint, à Marly, Fribourg
Podcast enregistrés et masterisés au Studio Wagcom, à Châtillens, Vaud
Fabriqué en Suisse
Texte original : Gianna Olinda Cadonau
Traduction française : Pierre Crevoisier
Traduction allemande : Sandor Marazza
Illustrations : Hélia Aluai – helia-aluai.com
Musique : Laurence Crevoisier – laurencecrevoisier.com
Mise en page : Joanne Matthey – codco.ch
Enregistrements audio : Wesley Aza – wagcom.ch
Impression offset et origami : Cricprint, Marly – cricprint.ch
Éditeur responsable : Pierre Crevoisier – crevoisier.net
ISBN 978-2-940742-25-7
2023-2024 Le Poisson volant