Marie Javet

Marie Javet
photo Louise Anne Bouchard

Marie Javet

Née en France, passionnée de lecture et d’écriture dès l’enfance, elle est licenciée ès lettres de l’Université de Lausanne. Après trois ans aux États-Unis, bénévole à la bibliothèque de Stamford (Connecticut), elle retourne en Suisse.
Elle est l’autrice de plusieurs romans, en particulier chez Plaisir de Lire: La petite Fille dans le miroir  (2017), Avant que l’Ombre… (2018), Toute la Mer dans un coquillage (2020, Solar), Les Roses sauvages (2020), La jeune Fille du lac noir (Collection Frissons jeunesse, 2020, Auzou). Tunnel pour l’enfer (Gore des Alpes, 2022) et Le Gardien de la tour Bayart (Auzou, Frissons jeunesse, 2022).

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Marie Javet
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Ethernam (extrait)

« (...) Ils prennent le vaporetto, s’assoient sur une banquette. Elle repose la tête sur l’épaule d’Alan et garde les yeux clos durant le trajet. Une fois dans la chambre d’hôtel, elle s’allonge sur le lit. Bientôt, il la rejoint et se colle à elle, effleurant son sein du bout des doigts. L’agacement qu’elle avait éprouvé après le restaurant s’efface, laisse place à un désir contre lequel elle ne lutte pas. Elle se tourne vers lui lèvres entrouvertes pour répondre à ses avances, ses réticences envolées. Son corps, sa peau, ses mains, accueillent Alan dans un espace où l’impression de déjà-vu, le vague à l’âme et les angoisses disparaissent.

Après l’amour, Alan s’endort. Elle se lève doucement, se rhabille devant la glace. Pendant une seconde, elle entrevoit une autre image d’elle-même. L’image d’une femme mûre, les seins tombant, la peau des bras et des cuisses flasque, le visage ridé. Elle se frotte les yeux et se regarde plus attentivement dans le miroir. Cette fois-ci, son corps est jeune, les seins ronds et fermes, les muscles déliés. A-t-elle eu, dans le miroir, une vision de son avenir ? Non, pourtant, c’est impossible, elle est… elle est... Elle fait un effort pour se souvenir, en vain.

Après avoir enfilé sa robe, elle sort s’aérer sur la plage. Tout comme la place Saint-Marc, le Lido est désert. Elle avance dans le sable, pieds nus, pour rejoindre la mer. Elle contemple l’horizon, le bleu, ses nuances, de l’émeraude au profond, les teintes du ciel, les couleurs de l’eau, tout cet azur intense. Trop intense. Trop parfait. Quelque chose ne semble pas naturel. Elle ne peut se défaire de ce sentiment. Soudain, sa vision vire au noir et elle a l’impression de tomber dans le vide. (...) »

Ethernam (extrait)

par Marie Javet, voix: Michel Voïta | Musique: Jean-Sam Racine

dessin de Silvain Monney
dessin: Silvain Monney

Ethernam fait partie d'une collection exceptionnelle, Les Voyages immobiles, illustrée par Silvain Monney.
Une série de Leporello, 17 volets, 8 plis croisés, format 110 x 220 mm. Il est imprimé en sérigraphie à 500 ex. numérotés sur papier Gmund Hanf 120 g/m². La couverture est imprimée sur carton gris qualité relieur 950 g/m² sur presse typographique et en sérigraphie. La finition, le pliage et la reliure sont réalisés artisanalement par l'atelier Gschwend Rhyn.

photo Louise Anne Bouchard
montage image à partir d'un détail de "Le jardin des délices", de Jérôme Bosch
Les dessins de Silvain Monney sont tirés de ses "papiers découpés", à retrouver sur son site personnel
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