Par échappées, Hélène Dormond

Hélène Dormond

Le regard d’une femme sur la rencontre forte et sensuelle avec la ville et la mer.…

CHF 25,00

Leporello #9, Par échappées, Hélène Dormond
Par échappées, Hélène Dormond

Par échappées

par Hélène Dormond

Le début de la nouvelle

Cette ville est une promenade en toi et parmi les autres.

La chanson me trotte dans la tête. Mandolines et violons relayés par la voix de l’interprète, enrouée de nostalgie.
Hugues m'y a emmenée. Il a décidé de me présenter sa bien-aimée.
La chambre de notre appartement de location donne sur une cour intérieure. Chaque fenêtre de l’immeuble est bardée de grillages, tous hétéroclites. Partout, du basilic, de l’origan et d’autres plantes aromatiques prospèrent derrière les barreaux.
Hugues fume sur le balcon, côté salon. Un géant campé devant le paysage comme une de ces statues romaines qui peuplent les musées. Taille haute, carrure solide, boucles fournies sur un front noble. Lorsque je le rejoins, il me prend par la taille.

- Qu’est-ce que tu voudrais manger ?

Lui. J’aimerais l’emmener dans le lit pour le déguster longuement. Ou le dévorer sur place, debout, en version home food de ces fritures que les marchands vendent dans la rue, emballées dans un sachet de papier gras. Mais je le garde pour le dessert.
Devant nous, la ville fait la belle sous la lumière du soleil couchant. Lascive, elle expose ses reliefs, ses atours bigarrés, son teint doré. Au loin, couchée au pied du volcan, on devine la mer.

- De l’espadon !

Le sourire de Hugues s’évanouit. Il se gratte la tête, se passe les doigts dans les cheveux, les désordonne en un geste familier.

- OK… du poisson. Mets tes chaussures, on y va.

L’ascenseur est du même type que celui qui me hissait chez ma pédiatre, un engin déjà vétuste il y a quarante ans. La cabine de bois et de vitre se faufile entre les étages, à travers un tunnel de fer forgé. Poulies et câbles exposés à la vue, un mécanisme d’apparence si fragile. Une fois franchie la porte de la cage en métal, reste à refermer celle de l’habitacle. Le système balance sous notre poids. Les jambes coupées par le vertige, je ris nerveusement et m’agrippe à Hugues. Il m’embrasse. Un long baiser très doux, qu’il interrompt pour se pencher sur moi et glisser une piécette dans une tirelire en bois, sorte de tronc laïque destiné au saint patron des voyageurs. Une fois l’obole versée, la mécanique s’ébranle et nous rejoignons cahin-caha le rez-de-chaussée.

Ce qu'Hélène Dormond dit de sa nouvelle

"Qu'est-ce que le voyage, sinon un ébouriffement des sens ? Dépaysement sonore, enchantement des yeux, chatouillis de l'odorat et des papilles. Je vous entraîne dans la ville la plus envoûtante du monde... "

Hélène Dormond

Impressum

Ce Leporello est fabriqué en Suisse. Il fait partie de la collection Les Voyages immobiles. Il contient 17 volets au format 110 x 220 mm, 8 plis croisés. Il est imprimé en sérigraphie à 300 ex., numérotés et signés, sur papier Gmund Hanf 120 g/m2.

La couverture est imprimée en sérigraphie sur carton gris qualité relieur 1050 g/m2, puis embossée sur presse typographique. 

La finition, le pliage et la reliure sont réalisés artisanalement par l’atelier Gschwend-Rhyn, à Berne.

ISBN : 978-2-940742-21-9
Texte : Hélène Dormond
Illustrations : Silvain Monney – silvainmonney.ch
Mise en page : Joanne Matthey – codco.ch
Impression sérigraphique : Thomas Mottet – colormakerz.ch
Impression typographique : Imprimerie de la Tour
Reliure : Atelier Gschwend-Rhyn – gschwend-rhyn.ch
Musique : Jean-Sam Racine – lesfreckles.net
Voix : Sophie Pasquet racine
Ingénieur son : Bernard Amaudruz – artefax.net
Éditeur responsable : Pierre Crevoisier

Par échappées, Hélène Dormond

Le regard d’une femme sur la rencontre forte et sensuelle avec la ville et la mer.…

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